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Nos recherches au Cirad

 

 

Les recherches sur l'environnement abordent la problématique des ressources et des externalités. Il s'agit par exemple de la gestion des ressources naturelles renouvelables, des externalités de la production (déchets, pollution) et des espaces à usages multiples. Dans tous les cas, l'enjeu est de mettre en place une régulation des usages collectifs. Qu'il s'agisse de gestion de ressources, d'espaces ou d'externalités, les analyses doivent tenir compte à la fois des dynamiques de la nature et de celles de la société. Les dynamiques naturelles se caractérisent par l'imbrication de processus multiples impliquant des espèces et des ressources variées, à des échelles spatiales et temporelles différentes. Les processus sociaux intéressent différents acteurs et plusieurs niveaux d'organisation, depuis les individus ou les communautés d'usagers jusqu'aux grandes institutions chargées du développement.

Au sein du Cirad, le projet Green (gestion des ressources renouvelables, environnement), créé en 1993 par Jacques Weber, s'intéresse à l'articulation des processus locaux et globaux de gestion des ressources à usages multiples. Les recherches s'orientent autour de deux thèmes : les modes d'appropriation et les processus de décision (Weber, 1993).

  1. Les modes d'appropriation regroupent les questions de représentation, d'accès, d'usage, de transfert et de répartition des ressources. L'analyse des modes d'appropriation débouche sur la question des institutions et des modes de gestion.
  2. L'étude des processus de décision s'intéresse aux interactions entre des acteurs ayant différents poids et différentes représentations. Il s'agit de les analyser, d'en comprendre la dynamique pour déboucher sur une aide à la négociation.

Pour aller plus loin dans l'analyse des interactions, un domaine de recherche est privilégié : celui de la relation entre l'échelle et la viabilité des interactions. Les critères et contraintes de viabilité ne sont pas les mêmes au niveau du village, de la région, ou de la planète. Il s'agit de comprendre les liens entre les outils de gestion employés et la viabilité des interactions à ces différentes échelles.

L'intégration entre niveaux

Le projet Green ne cherche pas à répondre à toutes les questions posées ci-dessus. Une problématique nous paraît cependant transversale : celle de l'intégration de dynamiques sur plusieurs échelles spatiales et niveaux d'organisation. Deux approches s'opposent pour la représentation d'un système : l'une s'intéresse aux interactions locales pour remonter aux organisations, l'autre aux dynamiques globales des organisations en agrégeant les dynamiques locales. On retrouve cette dualité, dans les recherches, entre une écologie centrée sur l'individu et une écologie du paysage, entre une gestion locale et une gestion régionale des ressources naturelles, entre une gestion locale des biens communs et des outils économiques ou juridiques de gestion.

Pour la gestion des ressources, il semble nécessaire de dépasser cette bipolarité en cherchant à intégrer ces différents niveaux.

Simuler des interactions pour aider la gestion collective

Cette problématique a conduit le Cirad, d'une part, au développement d'outils de modélisation qui permettent de simuler des interactions sur plusieurs échelles et, d'autre part, à une réflexion méthodologique sur l'usage de ces outils.

En appui à la gestion collective, les outils d'aide à la décision et à la négociation représentent l'interdépendance des acteurs dans les problèmes de gestion et leur résolution, et confrontent les différentes représentations des acteurs, du producteur au gestionnaire.

Ces outils s'appuient sur la modélisation des systèmes complexes pour comprendre les dynamiques spatiales et sociales. Se pose la question de l'intégration des approches économiques et géographiques dans une modélisation pensée en termes de comportements et d'interactions. Les outils de caractérisation des structures spatiales, tels les Sig ou les logiciels d'analyse spatiale sont ainsi couplés à des outils de simulation des interactions, tels les automates cellulaires ou les systèmes multi-agents.

La démarche se positionne en accompagnement des processus de prise de décision. Montrer sur un monde artificiel la diversité des dynamiques locales et l'existence éventuelle de processus de régulation. Présenter sur un monde artificiel les effets des outils de gestion pensés à un niveau plus englobant (région, nation).

Accompagner un processus de décision, c'est aussi pouvoir comparer les résultats des différents scénarios. La réflexion sur les indicateurs d'interaction, sur les méthodes pour donner une valeur aux différents scénarios constitue un point essentiel du processus d'accompagnement.

Référence

Weber J., 1995. Gestion des ressources renouvelables : fondements théoriques d'un programme de recherche. Paris, Cirad Green, 21 p. Document à télécharger. (format pdf, 92 ko).

Weber J. 1996. Gestão de recursos renovaveis: fundamentos teoricos de um programa de pesquisas, in Gestão de recursos naturais renovaveis e desenvolvimento, Paulo Freire Vieira e Jacques Weber (orgs.), Cortez Editora, São Paulo.


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