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Approches écologiques

Ecologie et dynamique des ressources naturelles

L'approche scientifique de la dynamique des ressources naturelles revient à caractériser l'influence de l'environnement sur l'abondance et la disponibilité d'une ressource. D'un point de vue écologique, l'environnement est l'ensemble des facteurs naturels (physiques, chimiques et biologiques) susceptibles d'agir sur les organismes vivants. Dans ce cadre, tout facteur qui peut être consommé ou utilisé par un organisme est défini comme ressource naturelle (Begon et al, 1990).

Le système "individu - environnement - population" (Barbault, 1992), au cœur de la discipline écologique, présente une multitude d'interactions enchevêtrées qui peuvent être regroupées en deux catégories : les interactions entre organismes (compétition, prédation, mutualisme, etc.), et les interactions entre les organismes et leur environnement physique (les " conditions " environnementales).

Par essence, l'écologie s'interroge sur la façon d'aborder l'étude des systèmes complexes. Une entité complexe (Fogelman Soulié, 1991; Gell-Mann, 1994) est composée d'éléments différents, qui sont en interaction, et qui se combinent d'une manière qui n'est pas immédiatement saisissable : la complexité d'un système est dans l'œil de l'observateur.

Cette idée que la notion de complexité est indissociable de la perception n'est pas neutre : elle renvoie à l'importance du choix des niveaux d'observation du système étudié. En écologie, il n'existe pas d'échelle pour observer tous les phénomènes. Conventionnellement, la hiérarchie des échelles (Allen et Starr, 1982) fait référence aux niveaux d'organisation : cellule, organisme, population, communauté, écosystème, paysage, biome, biosphère. Un des enjeux majeurs de l'écologie est de pouvoir prendre en compte la multiplicité des échelles d'étude afin d'intégrer, lors d'une phase appelée "transfert d'échelle", chacun des phénomènes étudiés à leurs niveaux spécifiques.

Interactions entre échelles et entre disciplines

Un cloisonnement de la communauté existe, de fait, entre les chercheurs qui travaillent en éthologie sur le comportement des individus et ceux qui travaillent en écologie du paysage sur la structuration ou l'organisation de l'espace. Ce cloisonnement est un frein au développement d'avancées significatives dans le domaine de l'écologie.

Considérons par exemple un problème de gestion des ressources naturelles renouvelables qui se pose actuellement avec une acuité particulière : l'estimation du risque d'extinction d'une espèce en fonction de la fragmentation de l'espace. Pour travailler sur cette estimation, la connaissance d'indicateurs globaux de la structuration spatiale du paysage est nécessaire. Mais la connaissance de processus tels que le déplacement des animaux, la sélection des habitats, véritables mécanismes explicatifs du fonctionnement du système est également indispensable.

Leur prise en compte dans un modèle permet de proposer des schémas explicatifs qui donnent du sens aux indicateurs définis au niveau supérieur.

C'est, en l'occurrence, essentiellement à ce niveau plus global que le rapprochement interdisciplinaire, vital pour les sciences de l'environnement, s'exprime. La discipline de l'écologie du paysage (Forman et Gordon, 1986 ; Kareiva et Wennergren, 1995), définie comme la réunion de la géographie et de l'écologie, repose sur le principe que les problèmes environnementaux respectent rarement les limites conventionnellement attribuées à tel ou tel sujet, et que leurs solutions nécessitent à la fois une compréhension des aspects physiques et écologiques des écosystèmes, mais aussi de la façon dont ils interagissent avec les facteurs politiques, économiques et sociaux.

Références

Allen T.F.H. et Starr T.B. 1982. Hierarchy : Perspectives for Ecological Complexity. University of Chicago Press, Chicago.

Barbault R. 1992. Ecologie des peuplements. Structure, dynamique et évolution. Masson, Paris.

Begon M., Harper J.L. et Townsend C.R. 1990. Ecology. Individuals, Populations and Communities. Blackwell, Cambridge.

Fogelman Soulié F. 1991. Les théories de la complexité autour de l'œuvre d'Henri Atlan. Seuil, Paris.

Forman R.T.T. et Gordon M. 1986. Landscape Ecology. John Wiley & Sons, New York.

Gell-Mann M. 1994. Le quark et le jaguar. Voyage au cœur du simple et du complexe. Albin Michel Sciences, Paris.

Kareiva P. et Wennergren U. 1995. Connecting landscape patterns to ecosystem and population processes. Nature, 373: 299-302.


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