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Gestion des impacts de l'urbanisation sur les infrastructures d'irrigation à Tiquipaya, région périurbaine de Cochabamba Bolivie
Dans
la vallée de Tiquipaya, commune périphérique de Cochabamba
en Bolivie, fait face à un processus d'urbanisation rapide et incontrôlé
depuis une quinzaine d'année. La petite agriculture, traditionnellement
la principale activité de ses habitants, n'est possible que sous
irrigation. Aussi plusieurs systèmes d'irrigation collective gérés
par des associations d'irrigants selon des règles de gestion ancestrales
quadrillent la vallée. La division et l'urbanisation des parcelles
agricoles par les migrants s'accompagnent d'une dégradation des
infrastructures d'irrigation avec l'obstruction des canaux par les murs
et constructions ou des voies d'accès nécessaires à
leur maintenance, utilisation des canaux pour l'évacuation des
eaux usées voire parfois leur élimination. Ces changements
affectent le fonctionnement des systèmes d'irrigation et décourage
les agriculteurs à assurer une maintenance régulière.
Ceci crée à la fois des problèmes d'irrigation et
de drainage, ces canaux assurant une fonction d'évacuation des
eaux pluviales dans cette aux infrastructures urbaines limitées.
Le projet Negowat (Facilitation de négociations concernant les conflits autour de l'eau et du sol en zone périurbaine, projet Inco - 2003-2006) a développé et testé une approche visant à faciliter le développement de négociations entre agriculteurs et résidents urbains autour de la question de la maintenance des canaux d'irrigation. L'approche proposée repose sur la reconnaissance de la double fonction d'irrigation et de drainage dans ces zones.
.La démarche s'est déroulée en 5 phases :
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Un diagnostic socio-technique détaillé de la communauté est réalisé et présenté à la communauté qui sélectionne deux ou trois thèmes prioritaire de travail. Un jeu de rôle non informatisé (Larquaninsh'ej) a été élaboré à partir de la réalisation d'une analyse d'acteurs détaillée de la zone ;
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Plusieurs sessions de jeux sont mises en œuvre
dans les communautés, chaque rassemblant des agriculteurs et
résidents urbains (cf. fiche
JdR). Les sessions visent à faciliter l'échange
des représentations sur les problèmes que posent l'urbanisation
sur les infrastructures dans un cadre ludique et sans tensions, et
à contribuer à l'identification de possibles solutions
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Une inspection des canaux avec les responsables de la communauté et personnes intéressés permet alors d'identifier concrètement chacun des problèmes sur le terrain et d'initier une discussion sur les possibles solutions. Une carte de la communauté et des problèmes identifiés est alors élaborée et sert de base à l'identification collective des solutions et à leur sélection. Un atelier de restitution auprès de l'ensemble de la communauté permet alors de valider les propositions ;
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Les projets techniques des solutions sont alors élaborés avec l'appui de consultants du projet et soumis aux autorités pour financement ;
- Des agréments sont alors élaborés au sein des communautés et entre communauté et la mairie portant sur la maintenance future des infrastructures.
Si les projets d'infrastructure n'ont pu trouver de financement et n'ont pas eu de suite, l'ensemble de la démarche a permis d'attirer l'attention sur le double rôle des canaux dans la zone et de modifier les représentations des acteurs locaux et des autorités. Ainsi la mairie de Tiquipaya a affecté une petite ligne budgétaire à la manutention des canaux d'irrigation et la fédération des associations d'irrigants utilisent l'agrément élaboré comme une base de discussion avec la municipalité afin de développer un accord de plus large envergure concernant le futur et la gestion des infrastructures d'irrigation dans la commune.
Dernière mise
à jour : 23 novembre 2009 |
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